SÉCESSION (GUERRE DE)

SÉCESSION (GUERRE DE)
SÉCESSION (GUERRE DE)

L’expression «guerre de Sécession» est celle que les Français emploient pour désigner la guerre civile qui mit aux prises, aux États-Unis, les nordistes et les sudistes, de 1861 à 1865. Dans tous les autres pays, on parle simplement de guerre civile. Cette lutte fratricide s’insère entre deux épisodes bien précis, la prise du fort Sumter, dans la baie de Charleston, par les confédérés, le 14 avril 1861, et la reddition du général Lee, commandant en chef des armées confédérées, à Appomattox, le 9 avril 1865, cinq jours avant l’assassinat de Lincoln. Ces quatre années sont occupées par une lutte très dure, sanglante, annonçant à tous les égards les guerres du vingtième siècle.

1. Origines et causes de la sécession

L’origine immédiate de la lutte fut l’élection à la présidence des États-Unis du candidat républicain Abraham Lincoln, en novembre 1860. Exceptionnellement, quatre candidats s’étaient présentés: Lincoln, Stephen A. Douglas («le petit géant», démocrate), John C. Breckinridge (démocrate «sudiste») et John Bell («Union constitutionnelle»). Lincoln l’avait emporté avec 1 866 000 voix, représentant 39,8 p. 100 des suffrages et 180 mandats électoraux, devant Douglas qui avait obtenu 1 382 000 voix et seulement 12 mandats électoraux. Breckinridge, avec 848 000 voix et 72 mandats, avait entraîné les États du Deep South, tandis que Bell, avec 592 000 voix et 39 mandats, était vainqueur dans les Border States du Tennessee, du Kentucky, de la Virginie. Jamais élection n’avait été aussi disputée, n’avait montré une telle division de l’opinion, et Lincoln n’avait pas obtenu la majorité absolue.

Les États du Sud considérèrent l’élection de Lincoln comme une menace directe. D’une part, le Parti républicain, fondé en 1854, avait adopté depuis ses débuts une plate-forme nettement antiesclavagiste; d’autre part, Lincoln avait pris position sur cette question au moment des fameux débats qui l’avaient opposé, aux élections sénatoriales de l’Illinois, en 1858, à Douglas. Il avait alors prononcé la phrase célèbre: «Une maison divisée contre elle-même ne peut pas rester debout», dans laquelle les gens du Sud avaient vu une menace voilée. En 1860, ils interprétèrent donc l’élection de Lincoln comme une remise en question de l’esclavage, base de toute leur vie, politique, économique, sociale, et même culturelle. Ils s’estimèrent dès lors en droit de quitter l’Union, de faire sécession.

Ce droit, le possédaient-ils réellement? La question a donné lieu à de longues discussions. Elle s’était déjà posée au moins une fois, en 1832, lorsque la Caroline du Sud avait «nullifié» un nouveau tarif douanier voté par le Congrès. La riposte du président Jackson avait été foudroyante: il avait obtenu du Congrès le droit d’employer la force contre l’État récalcitrant; mais la crise s’était terminée par un compromis qui avait évité la violence. En 1860, ce fut de nouveau la Caroline du Sud qui prit l’initiative, en décidant le 20 décembre 1860 de se retirer de l’Union, avant même l’entrée en fonctions de Lincoln. Six autres États suivirent l’exemple en janvier 1861: le Mississippi, la Floride, l’Alabama, la Georgie, le Texas et la Louisiane. Les délégués de ces sept États convoquèrent à Montgomery (Alabama), le 8 février 1861, une Convention qui décida de créer un État nouveau, appelé les États confédérés d’Amérique, et de lui donner une constitution; elle élut un président (Jefferson Davis) et un vice-président (Alex Stephens, de Georgie), et incita les autres États du Sud à quitter l’Union. Deux tentatives de conciliation, l’une suscitée par le sénateur John J. Crittenden, l’autre par l’État de Virginie, échouèrent successivement, lorsque Lincoln prêta serment, le 4 mars 1861.

Sans faire montre d’aucune agressivité à l’égard des États sécessionnistes, son discours d’inauguration fut très ferme: «L’Union des États est perpétuelle [...] Aucun État ne peut de lui-même se retirer de l’Union...» Mais, de part et d’autre, la tension avait monté. Les sudistes avaient assiégé deux forts fédéraux dans le Sud, ceux de Sumter à Charleston (Caroline du Sud) et de Pickens à Pensacola (Floride). Après de longues hésitations, Lincoln décida de les ravitailler, mais Sumter, bombardé par les forces sudistes avant l’arrivée des renforts, se rendit le 13 avril 1861. Aussitôt, le Nord prit des mesures militaires: mobilisation de 75 000 volontaires (15 avril), mise en état de blocus des côtes du Sud (19 avril). La guerre avait éclaté.

Chacun des camps s’organisa en vue de la lutte. Aux sept États sécessionnistes se joignirent la Virginie, le Tennessee, l’Arkansas et la Caroline du Nord. Par contre, le Maryland, le Kentucky, le Missouri, bien que Border States esclavagistes, demeurèrent dans l’Union. En 1863, la partie occidentale de la Virginie, qui avait refusé de suivre l’État en 1861, fut érigée en un État séparé. Les confédérés avaient réussi à entraîner onze États, l’Union à en retenir vingt-trois. D’un côté, 9 millions d’habitants, dont 3,5 millions d’esclaves, de l’autre 22 millions, dont 300 000 esclaves. En dépit de cette disproportion, la guerre dura quatre longues années.

L’élection de Lincoln ne fut que le prétexte de cette guerre; en réalité, la tension n’avait cessé de monter entre les deux parties de l’Union depuis une génération, et les historiens discutent encore pour savoir quelles sont les véritables causes de la sécession. Jusqu’aux environs de 1910-1920, ils ont pensé que c’était réellement l’esclavage, et que le Sud avait quitté l’Union par crainte de voir supprimer cette institution sans laquelle il pensait ne pouvoir survivre. Cette interprétation a été remise en cause par l’historien Charles Beard, qui considère cette guerre comme la «seconde révolution américaine» (la première étant la guerre d’Indépendance, 1776-1783), comme un affrontement, comparable à la Révolution française, entre les forces terriennes et conservatrices du Sud, et les éléments industriels et commerçants du Nord, les uns tournés vers le passé, les autres vers l’avenir. À cette thèse se sont opposés J. G. Randall et A. O. Craven, qui insistent sur la tension émotionnelle provoquée dans le Nord depuis 1830 par les progrès de l’abolitionnisme, et sur les réactions affectives du Sud; de part et d’autre se sont développés le fanatisme et l’incompréhension, qui ont conduit à la rupture de 1861. Dans un ouvrage de synthèse sur les origines de la guerre, Allan Nevins a montré que tous ces facteurs ont joué simultanément et que la guerre est le résultat d’un long divorce résultant à la fois de différences économiques, d’oppositions sociales, d’une incompréhension intellectuelle et de faux calculs sur les desseins du futur adversaire.

2. Les opérations militaires

Si le Nord possédait la supériorité matérielle, il ne sut pas en tirer parti, ce qui explique la durée inaccoutumée des opérations, comparable à celle de la Première Guerre mondiale. Dès le départ, le Sud surclasse le Nord sur trois plans. Celui du commandement: ses cadres supérieurs sont excellents, car la tradition militaire était plus profondément ancrée dans le Sud qui eut toujours les meilleurs généraux, Robert Lee, Stonewall Jackson, Van Dorn; jusqu’à la nomination de Ulysses S. Grant à la tête des armées du Nord, en mars 1864, Lincoln avait cherché, en vain, un chef digne de ce nom. Celui du terrain: la plupart des opérations eurent lieu dans le Sud, et ses unités exploitèrent au mieux leur connaissance de la région. Celui, enfin, de la volonté de vaincre: le Sud avait conscience de lutter pour sa survie, et il y mit un acharnement que ne possédait pas son adversaire.

Sur le plan de la logistique et de l’armement, la guerre de Sécession expérimente un certain nombre de nouveautés, si on la compare à d’autres guerres contemporaines, celles d’Italie ou du Mexique. Elle fut la première où l’on eut recours massivement aux transports ferroviaires, et le télégraphe servit de moyen de transmission pour les unités et d’information pour le commandement. L’adoption du fusil rayé au lieu du fusil lisse augmenta la puissance et la précision du feu et rendit inopérantes les charges de cavalerie. Le chargement des canons par la culasse, l’emploi d’armes à répétition, l’utilisation des mortiers rendirent indispensables de nouvelles formes de défense, tranchées, remblais de sacs de terre... Sur mer aussi, la tactique fut renouvelée par la mise en service des bâtiments à vapeur et des ironclads , les premiers navires cuirassés, illustrée par la rencontre entre le Merrimac , confédéré, et le Monitor , unioniste. Enfin, la guerre de Sécession fut totale, parce qu’elle visait à anéantir complètement l’adversaire et que tous les moyens étaient bons pour parvenir à cette fin, y compris la destruction systématique des villes, des récoltes, des moyens de transport et aussi des vies humaines. On estime à plus de 500 000 le nombre de morts dans les deux camps, dont plus de la moitié décédés des suites de maladies contractées à l’armée ou mal soignées faute d’un service de santé suffisant.

Les opérations proprement dites se déroulèrent sur trois fronts simultanément. Elles débutèrent sur le front dit de l’est, c’est-à-dire en Virginie, dans le Maryland et en Pennsylvanie, chacun des belligérants cherchant à s’emparer de la capitale de l’adversaire, Washington ou Richmond. Mais le terrain était peu propice aux grands mouvements, et des batailles aussi sanglantes que celles de Fredericksburg et surtout de Gettysburg (juill. 1863) ne purent emporter la décision. Sur le front du sud, la prise de La Nouvelle-Orléans par l’amiral Farragut, le 1er mai 1862, eut des conséquences désastreuses pour le Sud, qui fut privé de la libre utilisation du Mississippi, voie essentielle pour son ravitaillement, puisque le réseau ferré était relativement peu développé dans la Confédération. Dès lors, les fédéraux purent faire du front de l’ouest le théâtre principal des opérations, et développer un mouvement pour prendre à revers les confédérés avant d’opérer leur jonction avec leur front de l’est. Après la chute de la forteresse de Vicksburg sur le Mississippi (1er juill. 1863), les troupes fédérales se dirigèrent sur le nœud ferroviaire de Chattanooga, aux confins de l’Alabama, du Tennessee et de la Georgie, d’où partit la marche de Sherman vers la mer, en passant par Atlanta qui tomba le 2 septembre 1864. De Savannah, prise le 21 décembre 1864, Sherman reprit alors la direction du nord, par Columbia, Fayetteville (Caroline du Nord) et Raleigh. À ce moment, le général Grant recevait la reddition de Lee et de l’armée de Virginie du Nord à Appomattox (9 avril. 1865), et les autres armées confédérées suivaient de peu. En tout, 175 000 hommes déposèrent les armes, mais aucunes représailles ne furent exercées à l’encontre des chefs militaires ou des dirigeants politiques de la Confédération. Le drame cependant n’était pas terminé.

La guerre achevée, il semble bien qu’un complot ait tendu à décapiter l’Union de ses gouvernants. Lincoln tomba sous les balles de Booth, au théâtre Ford, le 14 avril; le général Grant et le secrétaire d’État Seward échappèrent tous deux à un attentat. Comme nombre de guerres civiles, celle-ci eut aussi des implications internationales. Si les sympathies des peuples européens allaient aux nordistes, il n’en était pas toujours de même des gouvernements; certains avaient des penchants pour les confédérés, parce que ceux-ci étaient les grands fournisseurs du coton dont avait besoin l’industrie du Lancashire et de Normandie; d’autre part, une guerre en Amérique ouvrait des possibilités d’action sur ce continent. Ces calculs furent en partie déjoués par le blocus établi dès le début, le long des côtes du Sud, par les frégates de l’Union, si bien que la guerre ouvrit une crise, la «famine du coton», dans l’industrie textile européenne. Si l’expédition française au Mexique a des causes multiples, il est certain que Napoléon III tira profit des circonstances créées par la guerre de Sécession pour tenter d’imposer une solution française, vouée de toute façon à l’échec. D’autre part, l’affaire du Trent (nov.-déc. 1861) faillit déclencher un conflit international, quand deux délégués du Sud, en déplacement vers l’Europe, furent arrêtés sur un bâtiment anglais par des officiers fédéraux. Les rapports se tendirent entre la Grande-Bretagne et l’Union, et il fallut l’influence apaisante de Seward et de Lincoln pour éviter la rupture. Dès lors, la France et l’Angleterre s’en tinrent à une stricte neutralité, reconnaissant à la Confédération la qualité de belligérant, mais non d’État souverain.

3. Conséquences et portée de la guerre

La conséquence immédiate de la guerre fut l’abolition de l’esclavage. On peut s’étonner qu’elle n’ait pas été proclamée immédiatement, dès le début des hostilités, mais Lincoln avait toujours affirmé que son objectif immédiat était la préservation de l’Union et que la suppression de l’esclavage dépendrait des circonstances politiques. Trois États esclavagistes, Maryland, Missouri et Kentucky, étaient demeurés dans l’Union, et mieux valait ne pas perdre leur appui, eu égard à leur position stratégique. De là des hésitations et des mesures progressives. En avril 1862, l’esclavage fut aboli dans le district de Columbia; en juin, il fut interdit dans les territoires; en septembre fut annoncée l’émancipation des esclaves dans les États rebelles à dater du 1er janvier 1863. En fait, la mesure touchait peu d’individus, ne résolvait pas le cas des esclaves dans l’Union, mais préparait l’avenir. La mesure essentielle dans ce domaine fut le 13e amendement, proclamé en décembre 1865, qui supprimait l’esclavage sur tout le territoire de la république.

La guerre de Sécession souleva plus de problèmes qu’elle n’en résolut. Il ne suffisait pas d’émanciper les esclaves, il fallait prévoir leur intégration dans la société américaine. Sur ce point, rien n’avait été prévu, car, en dehors d’une minorité de radicaux, rares étaient alors ceux qui considéraient les Noirs comme égaux aux Blancs, et étaient disposés à leur accorder les droits politiques. En principe, les 14e et 15e amendements, adoptés respectivement en 1868 et 1870, garantissaient à tous les citoyens américains, ce qui était désormais la qualité des Noirs, des droits égaux et la protection de la loi. Ces deux amendements furent détournés de leur sens originel et ne profitèrent pas aux Noirs. Sur le plan professionnel, le Congrès créa en 1865 un Bureau des réfugiés, affranchis et terres abandonnées pour reclasser les Noirs chassés des plantations ou sans travail. Ses réalisations furent viciées par la corruption et le favoritisme politique de la reconstruction , si bien que les Noirs se retrouvèrent sans aucune qualification professionnelle.

Faute d’une politique cohérente, le statut des Noirs demeura incertain et, sous une certaine forme, la guerre de Sécession est à l’origine de la question noire dans les États-Unis du XXe siècle. D’autre part, cette même guerre posa le problème du retour des États confédérés dans l’Union. Fallait-il appliquer une solution de clémence, comme le désirait Lincoln, ou exiger d’eux une véritable expiation selon l’inclination des radicaux dirigés par Thaddeus Stevens et Charles Sumner? À cet égard, l’assassinat de Lincoln fut une catastrophe pour l’Union, car l’incapacité de son successeur, Andrew Johnson, à imposer une politique de réconciliation laissa le champ libre aux excès de la reconstruction. Les États du Sud furent occupés militairement par les troupes nordistes, le pouvoir confisqué par les carpet-baggers (nordistes sans scrupules qui venaient chercher dans le Sud un profit personnel) et les scalawags («vauriens», nom donné aux renégats sudistes); des Noirs occupèrent des postes politiques et administratifs; des représailles furent exercées à l’encontre des anciennes élites. Certes, les historiens américains, depuis W. A. Dunning, ont eu tendance à exagérer les méfaits de cette reconstruction, mais elle a laissé une certaine amertume dans le cœur des Blancs sudistes.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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